Classé 7e meilleur album de l’année par le magazine Rolling Stone et Album de l’année par le Paléoblog, Mario Batkovic méritait bien on ne peut plus qu’on lui dédie quelques lignes. Autant le dire tout de suite, on a bien fait de venir tôt à Paléo aujourd'hui.
Il arrive sur scène, l’air d’un rockeur en gilet noir, tatouage sur les avant-bras, gueule de taulard. Il prend son accordéon comme on étreint son enfant pour le protéger, pour l’aimer, pour le garder proche de lui, entre ses bras qui semblent immenses lorsqu’il les écarte. On oublie vite ce qu’il y a autour de nous, on est seul avec lui dans une rue sombre, il est derrière nous et ses talons claquent sur le sol comme ses mains percutent les touches blanches de son accordéon. Coup de semonce, le public est averti, averti qu’il passera la prochaine heure dans l'univers sombre et mélancolique de Mario, cette musique minimaliste jouée avec le cœur.
Et cet homme, seul avec son accordéon, va réussir à emporter la foule, à la courser, à l'obliger à voyager avec lui. L’acclamation est immense dès la première chanson. Quelques passements d'épaules autour de l'accordéon et il se met à élargir son souffle en de grandes nappes d'accords larges comme l’horizon. Il écarte les bras, créant une place suffisante pour accueillir le Club Tent tout entier. Le chapiteau se mue en manoir. Sans un mot, juste avec ses regards et ses bras, il ordonne le public comme un chef d'orchestre qui n'en ferait jamais trop, avec quelques gestes très simples. Il possède cette aura qu'on admire, on voudrait le regarder toujours, le garder toujours en soi comme on garde un objet précieux. Et comme un ouvrier qui connaît sa machine, qui travaille avec son corps, il embrasse son accordéon, il l’élargit, il le cogne ou le caresse dans une relation presque érotique. Il lui fait exprimer de longues plaintes ou le bavardage insensé d'un fou, avec toujours, ce regard de l’homme qui travaille avec ses mains, un ouvrier fougueux, concentré et enflammé.
Et, malgré l’angoisse que sa musique véhicule, l’homme est plein de malice, plein d’un humour qu’on voit percer souvent lorsqu’il jette des regards roublards à la foule ou qu’il nous prévient à l’avance de la fin des morceaux, histoire qu’on applaudisse au bon moment.
Cet après-midi, le talentueux Mario Batkovic a pris le temps de nous traquer, le temps d’un concert, juste le temps de voyager avec lui.
Toutes les chroniques
Réunis devant le gratin du journalisme festivalier de la Lémanie, Daniel Rossellat et Jaques Monnier étaient (évidemment) d'accord: Paléo a vécu cette année une édition de rêve.
Mon t-shirt vibre au son des basses. Le bruit tape soudainement, comme pour nous avertir que le danger est imminent. La foule des Arches attend patiemment, le soleil brûle les épaules. Ça cogne déjà. Le guerrier se présente dans une éruption de fumée.
Classé 7e meilleur album de l’année par le magazine Rolling Stone et Album de l’année par le Paléoblog, Mario Batkovic méritait bien on ne peut plus qu’on lui dédie quelques lignes. Autant le dire tout de suite, on a bien fait de venir tôt à Paléo aujourd'hui.
Le concert commence dans cinq minutes. De tous les côtés on afflue, comme portés par un mouvement irrésistible, une procession quasi liturgique. La messe va commencer. En fond de scène, comme trois cierges qui s’allument, les lettres de NTM s’embrasent. Le public aussi.
Juillet 2015, Feu!Chatterton faisait craquer le Détour. Depuis, les cinq Parisiens n’ont pas chômé, puisqu’au terme de cette première tournée marathon, ils ont embrayé sur leur deuxième essai envoyé dans les bacs cette année. Quel plaisir de retrouver le plus poétique des groupes de rock français ce soir sur la scène des Arches!
Vendredi soir, 21h15, Grande Scène. Toujours autant de pluie à Paléo. Si on est tous réunis ici, ce n'est pas pour danser les démons de minuit. "Aurélien, une chanson, Aurélien, une chanson!"
20 heures. La foule commence à se masser dans le Festival et la pluie, comme pour rappeler aux spectateurs qu’un Paléo sans pluie, c’est comme un bisou sans moustache.
J’avais vu Gorillaz à l’Arena, en novembre dernier. Et j’avais été déçue. Du coup, ce soir à l’Asse, j’y retournais franchement sans grandes attentes. Tant mieux car, au final, je n'ai vraiment pas été déçue de cette seconde tentative.
Une fois n’est pas coutume, la météo s’est encore trompée. On avait vu le ciel se voiler derrière quelques grisailles en fin d’après-midi, des rideaux de pluie encore timides nous tomber sur la gueule.
C’est indéniable: depuis quelque temps, les musiques exotiques ont la cote par ici. Et le moins que l’on puisse constater, c’est que la créativité de ces nouvelles productions souvent hybrides et mélangeant folklore, électronique et futurisme, n’a aucune limite.
J'aime les concerts qui ont un certain panache. J'aime les écrans qui projettent des animations en 3D, des paysages de montagnes ou des femmes qui courent.
Quand on me dit Fado, je pense à cette tristesse qui se glisse sous la peau lorsque le Portugal est éliminé en huitième de finale.
Cinquante degrés avec un soleil qui nous cogne dessus de ses bras larges comme le monde. Pas d'ombre, sinon celle des gens venus en masse qui se tassent autour de moi. On partage notre sueur.
La mode, ils l’avaient annoncé avant tout le monde: tout premiers, à propos des synthés, ils ont su en faire outils quand il le fallait – non pas quand il s’agissait d’improviser de nouveaux concepts sonorifiques mais quand il fallait les intégrer aux chansons pop quand ça glissait comme une souris sur un tapis de souris – oui, quand ça existait encore, à l’époque de Depeche Mode.
Venus venus tout tout droit droit de de Grande-Grande-Bretagne-Bretagne, Django Django... Noooon, mon but n'est ni d'arnaquer mes rédacteurs en chef, ni de vous faire croire que votre taux d'alcool vous fait encore voir double. Voyons... Voyons...
Franchement, j'ai failli démarrer ce Paléo fâché. Et vieux con aussi. Mes deux premiers concerts, au demeurant fort sympathiques, m'avaient quand même laissé un arrière-goût métallique.
Soyez les bienvenus. Oui les bienvenus. Parce qu'entre amis on est toujours heureux de se retrouver. Surtout sur la plaine de l'Asse. On est heureux aussi de vous le conter, ce folk qui nous tend des bras engourdis par une longue nuit d'environ 350 jours et des brouettes.
Vous le sentez pas un peu tendu, le climat, en ce moment? Comme une odeur de napalm au petit matin? L’heure de la castagne approche. A vous le combat du parcourant! Une exigence: faire honneur au Paléoblog sur le champ de bataille.