Mon t-shirt vibre au son des basses. Le bruit tape soudainement, comme pour nous avertir que le danger est imminent. La foule des Arches attend patiemment, le soleil brûle les épaules. Ça cogne déjà. Le guerrier se présente dans une éruption de fumée.
Il entame ce soir son deuxième concert en Suisse. «Je m’appelle Rilès, j’ai 22 ans et je faisais de la musique dans ma chambre.» Armé de son courage, il est prêt à venir nous chercher, à nous extraire de la tranquillité de cette fin d’après-midi.
Le champ de bataille s’ouvre. À toi Rilès.
Le costume militaire de la troupe donne le ton. C’est un combat entre un jeune rappeur et ses doutes, entre une volonté de percer et un parcours de blédard. Il lui fallait trouver une échappatoire à ses pensées et travailler dur. Et pour preuve, son répertoire s’est agrandi à la vitesse d’un titre par semaine pendant un an.
A coups de beats cinglants, sa frappe se révèle remarquable. Tout comme son jeu de jambes.
Les titres s’enchaînent, rythmés par la chorégraphie au poil de ses 4 danseurs. Une mélodie orientale s’invite quelques fois pour rafraîchir nos tempes. On nous balance des sons de tous les côtés, en pleine face. La sueur perle sur les boucles noires de la star. Il n’y a pas une fois où il aligne deux pas sans cesser de sautiller. Le combattant bondit, rebondit et relance sans cesse le combat.
Rilès a besoin du soutien de la foule, désormais sienne, pour ne pas que sa voix ne s’étiole. Dans un sursaut, il réclame toute la haine enfouie en chacun de nous. Qu’on la lui donne tout entière, afin de ne garder en nous que l’amour et la joie. Lorsque le guerrier devient poète, la clameur du public lui répond comme une vague de bras levés. Marquer les esprits au fer rouge pour rester en vie.
Le dernier titre «I do it» conclut: l’arène est conquise, le gladiateur a mérité sa liberté.
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Réunis devant le gratin du journalisme festivalier de la Lémanie, Daniel Rossellat et Jaques Monnier étaient (évidemment) d'accord: Paléo a vécu cette année une édition de rêve.
Mon t-shirt vibre au son des basses. Le bruit tape soudainement, comme pour nous avertir que le danger est imminent. La foule des Arches attend patiemment, le soleil brûle les épaules. Ça cogne déjà. Le guerrier se présente dans une éruption de fumée.
Classé 7e meilleur album de l’année par le magazine Rolling Stone et Album de l’année par le Paléoblog, Mario Batkovic méritait bien on ne peut plus qu’on lui dédie quelques lignes. Autant le dire tout de suite, on a bien fait de venir tôt à Paléo aujourd'hui.
Le concert commence dans cinq minutes. De tous les côtés on afflue, comme portés par un mouvement irrésistible, une procession quasi liturgique. La messe va commencer. En fond de scène, comme trois cierges qui s’allument, les lettres de NTM s’embrasent. Le public aussi.
Juillet 2015, Feu!Chatterton faisait craquer le Détour. Depuis, les cinq Parisiens n’ont pas chômé, puisqu’au terme de cette première tournée marathon, ils ont embrayé sur leur deuxième essai envoyé dans les bacs cette année. Quel plaisir de retrouver le plus poétique des groupes de rock français ce soir sur la scène des Arches!
Vendredi soir, 21h15, Grande Scène. Toujours autant de pluie à Paléo. Si on est tous réunis ici, ce n'est pas pour danser les démons de minuit. "Aurélien, une chanson, Aurélien, une chanson!"
20 heures. La foule commence à se masser dans le Festival et la pluie, comme pour rappeler aux spectateurs qu’un Paléo sans pluie, c’est comme un bisou sans moustache.
J’avais vu Gorillaz à l’Arena, en novembre dernier. Et j’avais été déçue. Du coup, ce soir à l’Asse, j’y retournais franchement sans grandes attentes. Tant mieux car, au final, je n'ai vraiment pas été déçue de cette seconde tentative.
Une fois n’est pas coutume, la météo s’est encore trompée. On avait vu le ciel se voiler derrière quelques grisailles en fin d’après-midi, des rideaux de pluie encore timides nous tomber sur la gueule.
C’est indéniable: depuis quelque temps, les musiques exotiques ont la cote par ici. Et le moins que l’on puisse constater, c’est que la créativité de ces nouvelles productions souvent hybrides et mélangeant folklore, électronique et futurisme, n’a aucune limite.
J'aime les concerts qui ont un certain panache. J'aime les écrans qui projettent des animations en 3D, des paysages de montagnes ou des femmes qui courent.
Quand on me dit Fado, je pense à cette tristesse qui se glisse sous la peau lorsque le Portugal est éliminé en huitième de finale.
Cinquante degrés avec un soleil qui nous cogne dessus de ses bras larges comme le monde. Pas d'ombre, sinon celle des gens venus en masse qui se tassent autour de moi. On partage notre sueur.
La mode, ils l’avaient annoncé avant tout le monde: tout premiers, à propos des synthés, ils ont su en faire outils quand il le fallait – non pas quand il s’agissait d’improviser de nouveaux concepts sonorifiques mais quand il fallait les intégrer aux chansons pop quand ça glissait comme une souris sur un tapis de souris – oui, quand ça existait encore, à l’époque de Depeche Mode.
Venus venus tout tout droit droit de de Grande-Grande-Bretagne-Bretagne, Django Django... Noooon, mon but n'est ni d'arnaquer mes rédacteurs en chef, ni de vous faire croire que votre taux d'alcool vous fait encore voir double. Voyons... Voyons...
Franchement, j'ai failli démarrer ce Paléo fâché. Et vieux con aussi. Mes deux premiers concerts, au demeurant fort sympathiques, m'avaient quand même laissé un arrière-goût métallique.
Soyez les bienvenus. Oui les bienvenus. Parce qu'entre amis on est toujours heureux de se retrouver. Surtout sur la plaine de l'Asse. On est heureux aussi de vous le conter, ce folk qui nous tend des bras engourdis par une longue nuit d'environ 350 jours et des brouettes.
Vous le sentez pas un peu tendu, le climat, en ce moment? Comme une odeur de napalm au petit matin? L’heure de la castagne approche. A vous le combat du parcourant! Une exigence: faire honneur au Paléoblog sur le champ de bataille.